samedi 25 mai 2013

Le PS soutient la mobilisation du Gouvernement pour la défense de l'exception culturelle.



Le Parti socialiste salue la mobilisation des professionnels, des parlementaires français et européens, aux côtés d’Aurélie Filippetti, en faveur de la défense de l’exception culturelle, lors de la conférence du CNC qui s’est tenue hier.



Soutenus par la Commissaire européenne à la Culture, par le nombreux professionnels du cinéma européens mais aussi américains, tous ont réaffirmé avec force que l’exception culturelle n’est pas négociable. Sa préservation impose donc de maintenir impérativement les services audiovisuels et l’ensemble des œuvres culturelles hors du mandat de négociations l’accord de libre-échange entre les Etats-Unis et l’Europe, que les Etats membres de l’Union européenne doivent adopter le 14 juin prochain.



Contraire à l’esprit des accords du GATT de 1993, conforté par la déclaration de l’UNESCO de 2005, la décision de la Commission européenne est révélatrice de la nécessité de réorienter le cours de la construction européenne, à l’instar de ce que propose le parti socialiste dans sa convention sur l’Europe. Inclure le secteur audiovisuel dans ce mandat aurait ainsi pour conséquence dramatique de faire entrer les œuvres audiovisuelles dans le jeu la concurrence et du libre-échange, et ainsi de mettre à bas les systèmes d’aides publiques européennes, garantes du financement, de la promotion et de la diversité des œuvres. A l’ère numérique, où les grands opérateurs de l’internet (Google, Apple, Netflix, Amazon...) échappent à toute contribution d’aide et de soutien à la création, il est plus que jamais nécessaire de contrer toute tentative de dérégulation du marché et de réaffirmer que, conformément au principe de « neutralité technologique », l’exception culturelle doit être garantie pour toutes les œuvres et sur tous les supports où elles peuvent être diffusées.



Le Parti socialiste soutient donc la bataille engagée par le Gouvernement français, soutenu par quinze ministres de la Culture, visant à préserver l’exception culturelle et à la moderniser en l’adaptant aux nouveaux enjeux numériques. Car cette mobilisation constitue une occasion historique de rappeler que l’Europe ne peut se réduire au simple marché, mais que la culture doit être placée au cœur même de son projet politique.



Le Parti socialiste sera donc aux côtés des parlementaires socialistes européens le 23 mai lors du vote du mandat de négociations et au côté du Président de la République et de la ministre de la Culture, lors du conseil européen du 14 juin où la France réaffirmera que la culture ne peut réduite à un échange commercial et que la diversité culturelle est constitutive de l’identité européenne et de son avenir.

vendredi 17 mai 2013

Commission Lescure : une nouvelle donne pour les politiques culturelles à l’ère numérique ?



Les conclusions de la mission conduite par Pierre Lescure constituent des pistes de travail intéressantes. D’abord, parce qu’il a d’emblée placé sa réflexion au service de l’exception culturelle, dont les actuelles négociations sur l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et les Etats-Unis montrent bien la fragilité. C’est bien la défense de la diversité culturelle qui est réaffirmée dans ses principes, à travers les nouveaux moyens à mettre en œuvre à l’ère numérique. Les propositions de ce rapport riche et dense sont fondées sur une approche extrêmement réaliste des pratiques. Loin de l’angélisme de la pédagogie et de la logique stigmatisante de la répression, cette lucidité donne aux propositions une force inédite sur ce sujet.

La mission Lescure a essayé le périlleux exercice d’équilibre proposant de (ré)concilier les droits des créateurs et les droits des publics, sans pour autant tomber dans l’écueil de l’immobilisme. L’équilibre est ici dynamique, car le rapport pose un cadre suffisamment souple pour être évolutif et s’adapter aux mutations technologiques, et donc réglementaires, à venir. En couvrant l’ensemble des champs du secteur culturel concernés par la transition numérique, il embrasse intelligemment la diversité des enjeux relatifs aux nouvelles formes de transmission, d’échange et de création que sont aussi l’éducation artistique, culturelle et aux médias, le soutien à la numérisation, les nouvelles formes de création numérique, ou encore la gestion des droits.

jeudi 2 mai 2013

Pour une nouvelle dramaturgie des nominations (bis)


A l’occasion du renouvellement des postes de direction de nombreux établissements culturels public, on discute beaucoup autour du processus qui amène à de nouvelles nominations. Le ministère de la culture a choisi, à juste titre, de renouveler et de féminiser ces postes. Il était temps quand on sait que sur 39 centres dramatiques, moins de 5 sont dirigés par une femme.  Mais le ministère n'a pas choisi de modifier les règles du jeux des nominations (CDN réservé au seuls artistes, nomination relevant du ministre après consultations des autres financeurs publics...) à l'exception notable de la parité qui est maintenant de rigueur dans les listes finales
Il y a deux ans, lors du vaudeville sur le départ d’Olivier Py de l’Odéon et sa nomination, une semaine après à la tête du festival d'Avignon, j’avais publié une tribune avec Didier Salzgeberg réclamant un changement de méthode pour les nominations à la tête des  établissements culturels. Je la republie ici, car elle me semble toujours être d'actualité. 


Pour une nouvelle dramaturgie des nominations


Le débarquement programmé d’Olivier Py de la direction de l’Odéon- Théâtre de l’Europe puis sa nomination surprise à la tête du festival d’Avignon ont suscité un émoi certain dans la communauté culturelle. Nombreux sont ceux qui se sont positionnés, en défense « de la victime », brutalement débarquée par Frédéric Mitterrand, en oubliant parfois les conditions même de sa nomination.