Face à la tentative frontiste de censure la culture, un enjeu citoyen décisif dans la campagne municipale
Dans quelques semaines auront lieu les élections
municipales. Il s’agit là d’un enjeu majeur tant de nombreux aspects de notre vie
quotidienne et citoyenne dépendent des projets et des équipes qui seront alors
choisis.
C’est bien la
volonté politique et non l’action d’une
main invisible qui permet la présence ou
non de logements abordables, de structures d’accueil pour la petite enfance,
d’écoles, de services publics locaux, d’épiceries solidaires sur le territoire
communal. C’est aussi d’elle dont dépend la place accordée à la culture dans la
cité et, loin de constituer un point secondaire, il s’agit là d’un enjeu citoyen
majeur.
Si par les budgets affectés comme par la
reconnaissance de la dimension culturelle dans les projets qui dessinent
leur futur visage, les communes jouent
incontestablement dans notre pays un rôle déterminant pour la
culture, celle-ci, en retour constitue
un facteur irremplaçable d’épanouissement individuel et de cohésion sociale.
Ces défis auxquels la
culture peut répondre ne sont, toutefois, relevés que si le politique se donne
pour ambition de soutenir les créateurs sans les soumettre à sa dictée, de
faciliter les rencontres des citoyens avec les œuvres et les pratiques
culturelles sans vouloir les contrôler, de favoriser la découverte d’univers
inconnus sans craindre l’altérité, la diversité et la nouveauté. Assumer
pleinement mais exclusivement ce rôle, c’est contribuer au développement d’une
citoyenneté véritable, ouverte au monde et aux autres et donc aussi
potentiellement critique.
L’extrême droite ne s’y est
d’ailleurs pas trompée : dans les municipalités qu’elle a pu gérer, ses
premiers combats ont bel et bien été culturels allant des suppressions de subventions aux associations aux
livres censurés ou imposés dans les bibliothèques en passant par les rues
débaptisées ou la volonté de fermer des
théâtres. Les pressions inadmissibles exercées
récemment sur les bibliothécaires (et
assumées bien au-delà de l’extrême
droite) ou l’appel lancé par la candidate FN à la Roche-sur-Yon devant la scène
nationale lors de la représentation du spectacle Tragédie d’Olivier Dubois en
raison de la nudité des danseurs[1]
témoignent de la nécessité de rappeler que, sauf à vouloir instrumentaliser la
culture en la réduisant à un outil de
propagande, le rôle du politique ne peut consister à se prévaloir d’un
quelconque « droit d’ingérence » dans les expressions artistiques.
Des élections municipales aux élections européennes,
les échéances électorales du printemps doivent être l'occasion de réaffirmer
collectivement notre volonté de ne pas voir la culture transformée en un produit
contrôlé, politiquement manipulable.
Parce que « toute vie humaine un peu équilibrée s’articule entre, d’un
côté, les nécessités immédiates du boire-survivre-manger (en clair : le
prosaïque) ; et, de l’autre, l’aspiration à un épanouissement de soi, là où la
nourriture est de dignité, d’honneur, de musique, de chants, de sports, de
danses, de lectures »[2],
il en va tout simplement de notre « équilibre » individuel et
collectif, de notre « humanité ».
Frédéric HOCQUARD
Secrétaire national à la culture
du Parti Socialiste Socialiste
Martine
CHANTECAILLE
Secrétaire fédérale à la Culture de la
fédération socialiste de Vendée
Jimmy
SCREMIN
Secrétaire fédéral à la Culture de la
Fédération de Loire Atlantique
Yann
RUTILI
Secrétaire fédéral à la Culture de la
fédération socialiste de Moselle
Marie
Christine BORDEAUX
Secrétaire fédérale à l’Education et à la
Culture de la fédération socialiste de Savoie
Catherine
LABROUE
Secrétaire fédérale à la Culture de la
fédération socialiste de Haute Garonne
René
Louis PESTEL
Responsable fédéral à la Culture, animation et
élections de la fédération socialiste de la Réunion
Céline
GOAPEN BILIEN
Secrétaire fédérale à la Culture de la
fédération socialiste du Morbihan
Marie
Bathilde DENIS
Secrétaire fédérale à la Culture de la
fédération socialiste du Calvados
Anne
Claire COSSEC
Secrétaire fédérale à la Culture de la
fédération socialiste des Yvelines
Arlette
GERVASI
Secrétaire fédérale à la Culture de la
fédération socialiste de l’Isère
Corinne
BRAMI
Secrétaire fédérale à la Culture de la
fédération socialiste du Val d’Oise
Christophe
CLAUZEL
Secrétaire fédéral à la Culture de la
fédération socialiste du Gard
Michèle
ASCHIERI
Secrétaire fédérale à la Culture de la
fédération socialiste des Alpes Maritimes
Anne
GAGNIARD
Secrétaire fédérale à la Culture de la
fédération socialiste du Vaucluse
Jean Luc
LARGUIER
(Lausanne)
Secrétaire fédéral à la Culture de la
fédération socialiste des Français de l’Etranger
Victor
QUESADA
Secrétaire fédéral à la Culture des Hauts de
Seine
Alain
REUTER
Sectéraire fédéral à la Culture de la
Fédération socialiste de l’Aisne
Sandra
PROVINI
Secrétaire fédérale de la Fédération socialiste
du Val de Marne
[1] B.Neveux
déclare ainsi dans Ouest France du lundi 17 février qu’un « maire d’une commune
peut annuler une représentation déjà programmée si, par sa teneur et son
indécence, celle-ci peut porter atteinte à l’ordre public ».
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